L’Association des Professeurs de Lettres réunie en assemblée générale tient à réaffirmer son souci de l’épreuve de français du baccalauréat, qui marque l’aboutissement de l’étude de la langue et des lettres françaises dans l’enseignement secondaire.
En ce qui concerne la première partie de l’épreuve, l’APLettres tient à sa formule actuelle, c’est-à-dire l’explication linéaire de l’un des textes étudiés pendant l’année. La maîtrise de l’analyse linéaire est en effet la condition nécessaire à toute lecture et préalable à tout commentaire qui ne consiste pas en l’annexion du texte à un préjugé. Elle demande cependant plus de souplesse dans la délimitation de l’extrait, puisque dans cet exercice ce sont les mouvements du texte qui gouvernent les articulations de l’explication.
La seconde partie de l’épreuve est actuellement centrée sur une œuvre choisie par le candidat parmi celles étudiées pendant l’année, qu’il présente et dont il défend une lecture personnelle pendant trois minutes avant un entretien de huit minutes durant lesquelles l’examinateur revient sur ses propos, qu’il l’amène à développer. L’APLettres déplore un dévoiement de cette formule : certains candidats obtiennent d’excellentes notes sans avoir lu l’œuvre qu’ils présentent, tandis que certains lecteurs sincères peinent à valoriser leur rapport à l’œuvre. L’examinateur de son côté, accoutumé peut-être aux exposés standardisés, ne semble pas amener certains candidats à élucider leur embarras.
Aussi l’APLettres demande-t-elle, pour conjuguer les exigences académiques avec une parole subjective réfléchie et encourager à la formation d’un lecteur autonome, que cette seconde partie consiste à l’avenir en un entretien prenant pour point de départ le texte expliqué dans la première partie et s’étendant, sans parcours planifié, à l’œuvre ou au groupement dont il est issu, ainsi qu’aux lectures périphériques.

