Le Bureau de l’Association des Professeurs de lettres dénonce vigoureusement le procédé scandaleux dont use le rectorat de Besançon à l’encontre de notre collègue Jean-Christophe Peton, membre du Bureau de l’APLettres chargé des lycées professionnels, suspendu de cours et visé par une procédure disciplinaire pour avoir écrit, dans un échange entre pairs, à propos de l’hommage rendu à Samuel Paty, que celui-ci n’avait pas été, pour le moins, soutenu par sa hiérarchie.
La loyauté du professeur envers l’Institution scolaire ne saurait être pervertie en appartenance, ni l’Éducation nationale en clergé ; celle-ci ne saurait inquiéter un collègue pour avoir usé, hors de chaire, de sa liberté d’expression. Dans ces circonstances en effet, la critique des mesures ministérielles comme celle du fonctionnement de l’Institution – critiques d’ailleurs souhaitables pour leur amendement – ne saurait davantage être réprimée que restreinte à des consultations sous contrôle.
Plus largement, l’Association des Professeurs de Lettres avertit que l’atteinte à la liberté d’expression au sein de professions chargées d’approfondir et de transmettre la connaissance est constitutive d’une dérive dogmatique coupablement pernicieuse. Le professeur faillirait qui assujettirait au discours officiel son exigence de vérité ; l’Institution faillit en ne la protégeant pas.