Motion sur la situation du latin et du grec au lycée

Le Comité de l’Association des Professeurs de Lettres s’alarme de la situation du latin et du grec au lycée. Loin de l’avoir améliorée, la dernière réforme en date semble en effet l’avoir, comme c’était prévisible, détériorée.

De fait, l’esprit même de cette réforme, fondée sur une spécialisation prématurée des élèves, ne peut que marginaliser l’enseignement, par excellence général, des langues anciennes, ce d’autant plus que, proposée dans une minorité d’établissements, la spécialité « littérature et langues et cultures de l’Antiquité » apparaît comme une spécialité rare et que son programme procède d’une approche des textes aride et réductrice, non littéraire, mais strictement anthropologique, mettant l’Antiquité à distance de la modernité sans s’ouvrir sur la manière dont la modernité s’est nourrie de l’Antiquité.

Certes et heureusement, l’option LCA a été maintenue et reste affectée d’un coefficient 3 ; mais ce coefficient, rapporté à la totalité des points en jeu dans le nouveau bac, divise par trois l’avantage de cette option et la complexité des emplois du temps rend précaire la place qu’y trouvent ses heures.

Depuis vingt ans, l’APLettres répète que c’est en Seconde que se joue l’avenir des langues anciennes, puisque c’est à l’entrée en Seconde que les élèves, nombreux à les apprendre au collège, en abandonnent massivement l’étude, abandon qui tient justement à la concurrence d’enseignements de spécialisation, qui sont en vérité des enseignements de sélection.

L’APLettres réitère sa demande que soit créée en Seconde et intégrée dans le tronc commun en Première et en Terminale une option d’enseignement général, obligatoire sauf pour les élèves à profil technologique et à choisir dans une liste restreinte comportant notamment le latin et le grec, sans préjudice du maintien de l’option facultative. L’ouverture de cette option peut seule maintenir et accroître au lycée un vivier important de latinistes et d’hellénistes et seule manifesterait une vraie volonté d’accorder aux enseignements classiques la place qui leur revient dans la formation de la personne et du citoyen.