Motion sur le CAPES de lettres

Le Comité de l’Association des Professeurs de Lettres a pris connaissance du nouveau CAPES de lettres élaboré par le ministère. Outre les critiques déjà formulées par l’Assemblée générale sur la maquette générale du CAPES, qui ne permet plus d’évaluer la maîtrise disciplinaire des candidats, le Comité exprime ses plus vives inquiétudes quant à la disparition de fait du CAPES de lettres classiques, incorporé dans un concours à options dont les finalités et la pertinence lui échappent.

Peut-être le ministère a-t-il trouvé là le moyen d’abandonner plus facilement dans un avenir plus ou moins proche le recrutement de professeurs de lettres classiques (alors même que le latin est, après l’anglais, la langue la plus étudiée au collège). Si telle n’est pas son intention, cette formule ne saurait remédier à la diminution constante du nombre de candidats en lettres classiques et risque au contraire de transférer aux optionnaires de lettres modernes les postes qui n’auront pas été pourvus par ceux de lettres classiques.

La seule façon de justifier l’institution d’un CAPES de lettres unique serait que l’épreuve de latin y soit obligatoire et exigeante ; le grec pourrait alors constituer une option, au même titre que les autres spécialisations proposées dans le nouveau Capes de Lettres.

Cette solution permettrait de redynamiser les sections de latin à l’Université et d’instaurer l’heure obligatoire de langue latine intégrée au cours de français demandée par l’APL pour tous les élèves de sixième.

Encore faudrait-il alors que l’évaluation des candidats au concours tienne compte, en français, de la spécificité méthodologique des deux cursus à l’Université.

Le Comité de l’Association des Professeurs de Lettres tient en outre à souligner que l’effondrement des effectifs de latinistes et d’hellénistes à l’entrée au lycée ne sera résolu qu’à la condition qu’au collège il soit mis un terme aux aberrations pédagogiques rédhibitoires (séquence didactique, intégrisme inductif, dogme du « texte authentique » prématuré) et qu’au lycée cesse la concurrence inepte et déloyale des enseignements d’exploration.