Le Bureau de l’Association des Professeurs de Lettres a pris connaissance du projet de programme pour l’enseignement facultatif de « français et culture antique » en classe de sixième. Il se félicite de l’importance accordée à la langue, non seulement au vocabulaire, mais aussi aux structures grammaticales, et de ce que l’approche culturelle s’attache au dialogue entre mondes antique et moderne.
Cependant, bien que l’esprit de ce programme renoue avec la tradition humaniste de notre enseignement, l’APLettres rappelle que ce sont six heures de français et trois de latin qui l’illustraient naguère en sixième.
À cet égard, on s’étonne que nulle place, même minime, ne soit faite à la traduction, pourtant nécessaire pour « comprendre la structure et le fonctionnement de la phrase » (axe 2, objet d’étude n°3). En outre, ce programme ne saurait être efficace sans un véritable enseignement de la grammaire française, méthodique et systématique, lequel est encore trop souvent empêché par les formateurs et les inspecteurs.
Surtout, si l’on considère, comme de juste, que l’étude du latin est nécessaire à celle du français, comment s’expliquer son caractère facultatif ? C’est, de fait, le réserver aux élèves dont la famille a déjà la conscience historique de l’évolution des langues et consolider les inégalités culturelles et linguistiques qu’on prétend réduire — ce d’autant plus que la présentation aux élèves de CM2 risque à tout le moins d’être aléatoire. Aussi est-ce parce que l’enseignement du latin est indispensable et pour qu’il profite à l’ensemble des élèves que l’APLettres demande instamment qu’il soit obligatoire.
le Bureau